le Blond des Flandres
2014, une nouvelle dimension
note du 14/01/2017 : cet article a été publié le 5 novembre 2013, je le laisse pour info, l'esprit est toujours d'actualité. Malheureusement, malgré la grande expérience et le savoir-faire de Jean Philippe Rousseau en matière de reproduction, l'expérience a tourné court.
Manifestement les conditions qui sont propices à la multiplication du Gros-Gris, sa spécialité, ne conviennent pas au Blond des Flandres, il n'a pas pu produire les naissains dans les quantités escomptées, de même qu'Eric Vilair en 2016. Qu'ils soient remerciés tous les deux pour le temps passé, les "prises de tête", les différentes astuces essayées, ils n'ont de toute façon pas dit leur dernier mot. Pourtant la reproduction chez moi, à mon échelle (deux hamacs de 1,6 m²), a toujours réussi. Alors c'est quoi le problème ? C'est sans réponse claire à ce jour. Voici les différences les plus évidentes, outre la taille de l'élevage : chez Jean Philippe et Eric, serre isolée, ou caisson sous serre, climatisée, thermostatée, éclairage artificiel programmé pour une longue durée du jour, chez moi, serre froide hors gel, lumière naturelle, grosses variations de température entre jour et nuit et d'un jour à l'autre suivant la météo. Si un héliciculteur qui pratique lui aussi la reproduction en serre froide lit ces lignes, ce serait sympa de me contacter, pour mettre éventuellement en place un essai ou au moins discuter de ses observations, ça aiderait bien à y voir plus clair. -- fin de la note--
L'escargot Blond des Flandres est né officiellement en 1997, la tenue du pedigree a commencé en 1993... Il serait temps pour lui de quitter la maison, de prendre son envol, et de partir "conquérir" la France. Une nouvelle étape commence.
Il manquait jusqu'à présent un élément essentiel pour le développement de la souche : un multiplicateur. Pour passer du statut de souche expérimentale à celui de race d'élevage, ce qui serait une première dans le monde de l'escargot, il faut qu'un nombre significatif d'héliciculteurs l'essayent, l'adoptent, se l'approprient, bref, la défendent. Et pour commencer, il faut produire un nombre de naissains ou de reproducteurs très au-delà de ce que je peux produire moi-même.
Jean Philippe Rousseau s'est laissé convaincre et il a bien voulu y consacrer une partie de ses installations, et de son temps, et je l'en remercie très chaleureusement (voir la page de Jean Philippe Rousseau sur le site). Je tiens à préciser qu'il n'y a pas d'arrangement d'ordre financier entre nous.
L'escargot Blond des Flandres se veut un "produit haut de gamme" qui associe très bel aspect, volume et tendreté avec par ailleurs une vitesse de croissance remarquable. Mais c'est un autre point que je voudrais souligner. Voici un extrait d'un mail envoyé en septembre 2004 à tous les héliciculteurs inscrits dans le site : "Je voudrais terminer en soulignant qu'un jour ou l'autre, malgré l'avance que l'on a en France, les élevages de pays à faible coût de main-d'œuvre viendront concurrencer les nôtres de façon déloyale et qu'une façon de se protéger est de produire une variété particulière protégée de haute qualité. Le "Blond des Flandres" pourrait peut-être jouer ce rôle, si les ou des éleveurs professionnels le prennent en charge". N'est-ce pas malheureusement d'actualité ?
'escargot Blond des Flandres' est une marque déposée auprès de l'INPI. Le propriétaire de la marque décide qui peut ou non utiliser la marque, et sous quelles conditions.
Jusqu'à présent tout éleveur de la souche était tenu de signer un contrat (-voir ce contrat-). Le but était d'uniformiser les critères de sélection pour garder l'unité de la souche, de centraliser les observations et bien entendu de connaitre exactement la diffusion. Il est basé sur la confiance dans le respect des engagements, dans un état d'esprit qui reste "expérimental". Il n'est pas adapté à une large diffusion, en particulier pour l'homogénéité (voir l'exemple plus loin). Ce contrat ne sera plus à signer et ceux en cours prendront fin au 31 décembre 2013. Il faut malgré tout des règles, dans un système souple, facile à mettre en œuvre mais qui reste efficace.
Quelles seront les nouvelles règles ?
Une liste officielle des éleveurs de Blonds des Flandres sera publiée sur internet et pourra être transmise à qui le souhaitera. Il s'agit de mettre en avant ces héliciculteurs auprès du public, des consommateurs ou des restaurateurs qui souhaiteraient découvrir cet escargot.
Pour figurer sur cette liste :
- il faudra s'être procuré les premiers naissains ou les reproducteurs auprès de Jean Philippe Rousseau (ou de moi-même éventuellement pour de petites quantités),
- élever correctement ces Blonds des Flandres dans ses propres installations en France.
- ne jamais en exporter vivants.
- et accepter d'échanger toutes ses observations avec les autres pour le progrès de la souche.
L'inscription sur la liste est acquise pour trois générations d'escargots, soit au maximum deux sélections personnelles de reproducteurs. Ensuite, sauf cas particuliers à examiner individuellement, il faudra revenir à la source se réapprovisionner en naissains ou reproducteurs, pour faire une "mise à jour". Le but est de maintenir l'unité de la (future) race, de faire suivre à tous le même fil de sélection, qui restera centralisée. Pour illustrer le problème, voici un exemple :
J'ai achevé en 2011 de fixer un gène récessif qui donne un pied très clair, autrement dit tous les escargots le portent maintenant en double exemplaire, sans exception, et ont donc tous le pied très clair, ce qui n'était pas le cas auparavant comme on le voit sur la photo ci-dessous. L' éleveur qui a démarré avec des Blonds des Flandres en 2010 ou avant, a eu un lot où des individus pouvaient avoir le pied foncé et, sans sélection particulière sur ce point, une partie des descendants de ce lot a toujours aujourd'hui le pied foncé. La souche de cet éleveur n'est plus conforme à la souche-mère, qui a évoluée.
Cet exemple concerne un gène simple "qui se voit", mais il y a aussi la sélection sur des critères d'élevage qui ne se voient pas directement, de même que la possibilité d'introduction de nouvelles caractéristiques par croisement, la (future) race n'est pas "figée", elle poursuit sa progression. « Une race qui se fixe est une race qui meurt. La race doit rester un outil dont les éleveurs se serviront en fonction d’un marché qui pourra évoluer » (principe mis en chapeau sur cette page du site de l'OS -ex UPRA- de la race bovine "Blonde d'Aquitaine"). Et il faut que tous les éleveurs de la race suivent le mouvement.
Si un héliciculteur se procure des naissains ou des reproducteurs "Blonds des Flandres" auprès d'un éleveur de la liste officielle mais pas à Jean Philippe Rousseau ou à moi-même, il souhaitera aussi les appeler "Blonds des Flandres", mais ils ne seront pas validés, l'éleveur ne figurera pas sur la liste officielle. Il s'agit, rappelons-le, d'avoir une règle simple, cohérente avec les objectifs d'homogénéité de la (future) race et les capacités de contrôle. Après avoir fait sa propre reproduction (donc sa propre sélection), cet héliciculteur en vendra peut-être à d'autres éleveurs et, de fil en aiguille, il est possible qu'il existe un jour une série d'élevages dont les "Blonds des Flandres" non officiels seront en fait assez éloignés de la souche mère. Autrement dit ce ne seront pas des Blonds des Flandres ! L'attitude à adopter sera examinée à ce moment-là, il est clair que ce n'est pas d'actualité, mais c'est juste ce qu'il faudrait éviter. Le site internet insistera donc fortement pour que le consommateur amateur de Blond des Flandres vérifie bien avant son achat que son héliciculteur figure sur la liste officielle. Un éleveur officiel n'a pas d'intérêt à diffuser la souche hors contrôle, au contraire, et si un éleveur veut faire un essai, il a aussi tout intérêt à s'approvisionner à la source, auprès de Jean Philippe Rousseau, et à figurer sur cette liste officielle, il aura la garantie d'avoir la "dernière version" et pourra se faire connaitre pour ce nouveau "produit" (le site a au moins 500 visiteurs chaque jour).
En pratique, au moment de finaliser sa commande, l'éleveur devra signer une charte qui rappelle les règles et qui permet de me communiquer les éléments nécessaires à l'inscription. - voir la charte -
Vous êtes intéressé et convaincu, pour commander directement : (1 million de naissains disponibles en 2014 -- 1 million de petits, pas 1 million de pontes)
Dans mon esprit, ce système semble devoir assurer correctement la transition entre souche expérimentale, développée localement et individuellement par mes soins, et race d'élevage, gérée collectivement. Les héliciculteurs de la liste officielle, s'ils sont assez nombreux, seront amenés naturellement à s'organiser par la suite en une "association de race" comme il en existe pour les animaux de ferme, association qui prendra alors toute décision concernant l'organisation et le développement de la race.
Ce système, en étant réservé aux éleveurs de France, préserve cet avenir, pour l'obtention, par exemple, du label "origine France garantie" ou la transformation de la marque "escargot Blond des Flandres" en marque collective de certification. Bien entendu, ce n'est pas pour demain matin, mais rien n'interdit d'évoquer le champ des possibles !
C'est la première tentative de création d'une race d'escargots d'élevage, il n'y a pas de modèle, il est donc très facile de se tromper. Alors si vous êtes intéressé par le sujet, si vous avez des questions, des points à faire préciser, des critiques, n'hésitez pas à écrire, à donner votre avis : . Cet article, et la charte qui l'accompagne, sont toujours susceptibles d'être modifiés en fonction des remarques judicieuses qui pourront être faites.
Article publié le 5 novembre 2013